Le journal de banque

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La comptabilité générale compte divers journaux comptables “auxiliaires” : journal de vente, journal d’achat et journal de trésorerie. Dans cette dernière catégorie on compte le journal de banque. Il a pour objet l’enregistrement comptable des mouvements de votre compte bancaire. 

Nous évoquons le journal de banque au singulier mais, en réalité, votre comptabilité doit faire apparaitre autant de journaux de banque que vous avez de comptes bancaires. Chaque fin de mois, la saisie de ce journal de banque vous permettra d’établir un état de rapprochement bancaire qui vérifiera la cohérence entre votre relevé bancaire et les enregistrements comptables.

Ce journal de trésorerie doit fournir une image fidèle et sincère de tous vos mouvements bancaires. Il comptabilise les débits comme les crédits et, en tant que tel, influe sur votre bilan et votre compte de résultat. Il joue donc un rôle essentiel dans le suivi de l’état de santé de votre entreprise.

Focus sur le journal de banque et ses particularités comptables.  

Quel compte utiliser pour votre banque ?

Le PCG (Plan Comptable Général) préconise l’utilisation d’un compte de la classe 5 (c’est à dire les comptes qui commencent par le chiffre “5” dans le plan comptable). Ces comptes de la classe “5” sont les comptes de trésorerie. Pour le journal de banque, vous utiliserez généralement, le compte 512000 « BANQUE » en compte de contrepartie.  

Plus encore et comme évoqué précédemment, chacun de vos comptes bancaires doit avoir son propre journal de banque. Pour le compte de trésorerie de contrepartie, c’est pareil. Ce compte 512000 va donc pouvoir se subdiviser afin d’utiliser, par exemple, le compte 512001 pour le Crédit Agricole, le compte 512002 pour la Société Générale et ainsi de suite.

De la même façon, certains logiciels comptables autorisent des subdivisions alphanumériques. Vous aurez alors des comptes de trésorerie qui ressembleront à 512CRCA, par exemple.  

Quels autres comptes vais-je saisir dans ce journal ?

Dans ce journal de trésorerie, vous utiliserez de multiples comptes :

  • Les comptes fournisseurs (commençant par “401”) : ils apparaissent lorsque vous avez effectué le règlement d’une facture comptabilisée dans le journal des achats
  • Les comptes clients (commençant par “411”) : ils enregistrent le règlement d’une facture émise et constatée dans le journal des ventes
  • Certains comptes de charges “financières” : ce sont des comptes de la classe 6 (charges). Ce peut-être les frais bancaires (627000), les intérêts des prêts (661100), les agios de découvert (661600) …
  • Les comptes de TVA : lorsque les frais, évoqués ci-dessus,  sont assujettis à la TVA (comptes 445660)
  • Les comptes de capitaux (classe 1) : pour constater l’amortissement du capital (164000) …

Précision :
Dans certaines comptabilités (les professions libérales, les comptabilités super simplifiées, les auto-entrepreneurs …), le journal de trésorerie sera utilisé pour saisir, en plus, la totalité des charges et produits (ces comptabilités n’utilisent pas les comptes fournisseurs et clients). Dans ce cas, ces entreprises ne tiennent pas de journaux d’achats ou de ventes. Néanmoins, cette “simplification” est exceptionnelle et ne concerne pas la majorité des entreprises soumises au régime “classique” d’une comptabilité au réel.

Comment fonctionne le journal de banque ?

Avec la plupart des logiciels, le journal de banque se présente comme un relevé bancaire : avec un débit et un crédit.

Cependant, il fonctionne à l’inverse de vos relevés de banque :

  • le débit constate les écritures comptables de décaissements et se solde avec le 512000 au crédit.
  • le crédit constate les écritures comptables d’encaissements et se solde par le débit du 512000.

De la même façon, sur votre relevé bancaire, le solde est obtenu par différence entre les encaissements au crédit et les décaissements au débit. Dans le journal de trésorerie, le solde est obtenu par la variation du compte 512000 qui enregistre les encaissements au débit et les décaissements au crédit.

Précision :
Certains programmes informatiques comptables n’utilisent pas la contrepartie unique (en pied de journal). Dans ce cas, pour chaque écriture, vous verrez une ligne mentionnant la contrepartie dans le compte 512000.  

Quelles sont les pièces nécessaires au journal de banque ?

Vous aurez besoin de conserver différentes pièces justificatives pour l’enregistrement et la justification des écritures dans le journal de banque :

  • Le relevé bancaire
  • Le carnet de chèques pour identifier les chèques
  • Les remises de chèques
  • Les justificatifs de carte bleue
  • Les traites …

Si, vous êtes en profession libérale, en comptabilité super simplifiée ou en auto-entreprise, vous devrez, en plus conserver les documents suivants pour justifier de votre saisie :

  • Les factures d’achats
  • Les factures de ventes

Comment comptabiliser les écritures comptables ?

Si vous utilisez un système de contrepartie en pied de journal, votre journal de banque présentera :

  • les enregistrements de décaissements et d’encaissements en utilisant les comptes énumérés ci-dessus ;
  • le solde de toutes les opérations évoquées ci-dessus (au débit et au crédit) par le compte 512000. Généralement, votre logiciel comptable le fera automatiquement, sur deux lignes distinctes. La première totalisera le total des crédits et la seconde le total des débits.

Cependant, selon que votre entreprise utilise ou pas le système ETEBAC, la saisie de ce journal de trésorerie sera légèrement différente :  

La comptabilisation du journal de banque “à l’ancienne” ou “manuelle”

La méthode “classique” consiste à saisir manuellement votre relevé bancaire.

Dans un premier temps, vous allez recopier “à la main” votre relevé de banque. Pour chaque ligne de votre relevé de banque, vous saisirez :

  • la date,
  • le numéro de compte,
  • le libellé,
  • le montant en l’affectant à la bonne colonne (c’est à dire au débit ou au crédit).

Une fois la saisie de votre relevé bancaire terminée, il vous faudra rajouter toutes les opérations qui ne figurent pas sur le relevé mais qui correspondent au mois saisi : les écritures en état de rapprochement de banque. Ainsi, et par exemple, vous devrez saisir :

  • les chèques émis et non encaissés à la fin du mois,
  • les chèques non encore remis à l’encaissement,
  • les cartes bleues non débitées …

Une fois toutes ces lignes saisies, votre logiciel devrait équilibrer votre journal en totalisant automatiquement toutes vos écritures au débit et au crédit et en faisant apparaitre les contreparties dans le compte 512000 (si vous êtes en contrepartie “pied de journal”).  

La comptabilisation du journal de banque avec ETEBAC (système d’import automatique d’écritures)

ETEBAC est un système qui permet à votre logiciel comptable de récupérer directement auprès de votre banque, votre relevé bancaire. Les écritures sont donc déjà toutes passées lorsque vous ouvrez votre journal de banque. Le travail de saisie devient essentiellement un travail d’identification.  

En effet, ETEBAC permet d’affecter les comptes comptables directement par une reconnaissance des charges et des produits récurrents. Par exemple, le paiement du prêt sera déjà affecté et réparti entre les comptes 164000 et 661000. Il n’y aura qu’un contrôle à effectuer sur ce type d’enregistrement comptable.  

Par contre, les encaissements clients et les décaissements fournisseurs ainsi que les charges et produits inconnus seront affectés au compte 471 000 (le compte d’attente par défaut). Là, il faudra faire un travail d’identification et d’affectation au bon compte.  

L’établissement d’un rapprochement de banque

Quelle que soit la méthode utilisée (manuelle ou ETEBAC), il vous faudra réaliser un rapprochement bancaire en fin de chaque mois pour vérifier la cohérence entre le solde bancaire et les soldes du journal de banque.

Pour cela, vous devrez “rapprocher” les soldes de votre compte “512000” et de votre relevé de banque. Pour établir ce rapprochement de banque, vous devrez :

  • totaliser toutes les écritures qui n’ont pas encore été débitées ou créditées (celles qui ne figurent pas sur votre relevé),
  • vérifier que cette totalisation correspond bien à la différence entre le compte 512000 de votre comptabilité et le solde de votre relevé bancaire à la fin du mois.

Comment se présentent les écritures ?

Prenons un exemple. Imaginons que votre relevé de banque mentionne les opérations suivantes :

  • Frais bancaire : 12,50 €
  • Emprunt : 2 500 €, dont 500 € d’intérêts
  • Règlement d’un Fournisseurs divers : 10 €
  • Remise de chèque : 570 € dont un chèque du client X pour 20 € et un chèque du client Y pour 550 €

Voici comment se présenterait votre journal de banque si votre comptabilité utilisait le compte 512000 pour compte bancaire :

Date Compte Libellé Débit Crédit
08/10/2018 627000 Frais bancaires 12,50  
08/10/2018 164000 Emprunt 2000,00  
08/10/2018 661100 intérêt des emprunts 500,00  
08/10/2018 401FDIV Fournisseur divers 10,00  
08/10/2018 411CLIX Client X   20,00
08/10/2018 411CLIY Client Y   550,00
08/10/2018 512000 Banque 570,00  
08/10/2018 512000 Banque   2522,50

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